En ce début d’année, il est de bon ton de faire le bilan de l’année écoulée. L'année 2021 aura été sobre niveau carbone : aucun déplacement professionnel pour votre chroniqueuse! Pour rappel, les transports constituent le premier poste d’émission de gaz à effets de serre dans notre empreinte carbone. Le secteur des vols commerciaux a enregistré une baisse de 65% en nombre de vols en Europe, d'août 2020 à août 2021, en comparaison avec l’année 2019. Et si le secteur se veut optimiste, je crois personnellement qu’on ne retrouvera jamais le niveau de 2019. Le monde a changé, que cela nous plaise ou non. Il est devenu indécent de prendre l’avion pour une réunion client, alors que les visioconférences sont entrées dans nos habitudes.

Bien sûr, nous avons, pour la plupart d’entre nous, hâte de remonter dans un avion pour partir au soleil. It’s ok my Dear. La culpabilisation ne sert à rien. Mais je crois aussi que nos actions individuelles, même si leur impact peut paraître dérisoire, sont une des clés pour passer à une économie décarbonée. Comme le dit François Gemenne dans l’interview qu’il m’a accordée pour “Petits Belges ?” : “Il est urgent que les gens retrouvent leur capacité d'action en tant que citoyen et ne se cantonnent pas à leur rôle de consommateur. Si je prends la question du changement climatique, selon les pays, entre 25 et 40% de nos émissions de gaz à effet de serre sont déterminés par nos comportements individuels.”
Alors, si vous faites partie des privilégiés qui ont pris l’avion en 2021, et que vous souhaitez prendre de bonnes résolutions climatiques pour 2022, vous pouvez calculer l’impact C02 de vos vols. Différents sites existent pour cela et vous proposent généralement, d’utiliser une technologie de pointe pour compenser ces émissions, à savoir : planter des arbres. Cette solution est belle mais imparfaite : D’abord, cela va vous coûter de l’argent, et puis, il n’y a pas suffisamment de place sur terre pour planter des arbres et maintenir notre niveau de globe-trotter de 2019…Il va falloir se faire une raison.
Mais il y a une autre action que vous pouvez faire, pour diminuer votre empreinte carbone, bien plus puissante, souvent méconnue, et qui ne vous coûtera aucun euro. C’est à nouveau François Gemenne qui en parle lors de ses différentes interviews : “Assurez-vous de finir le mois avec un compte en banque à sec”.
Interpellant, n’est-ce pas?
Je suis une adepte de l’adage “seul ce qui se mesure s’améliore”. Alors, j’ai cherché sur internet l’empreinte carbone de mon livret A : 20 000€ d’économies ont une empreinte carbone de 12 T/an (pour ma banque, la BNP), ce qui est supérieur à mon empreinte carbone personnelle directe. A titre de comparaison, l’empreinte carbone annuelle d’un Français est de 11,2 tonnes éqCO2 par an (empreinte carbone directe, à laquelle il faut donc ajouter celle de votre argent).
Il est urgent de retrouver notre capacité d'action en tant que citoyen et de s’extraire de ce que nous ne voulons plus. Alors, même si je ne vous conseille pas de revenir au bas de laine ou de cacher vos économies sous votre matelas, il y a quand même moyen de faire beaucoup mieux. Plusieurs banques responsables vous permettent d’économiser non seulement en y plaçant votre bas de laine, mais aussi en épargnant plusieurs tonnes de CO2 sur votre placement.
Et si, pour 2022, nous prenions la bonne résolution de regarder de plus près ce qui est fait de nos économies?
Carine Coulm
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